Nous avons eu l’occasion d’échanger avec l’acteur, humoriste et réalisateur Alex Lutz. Il sera en représentation au CADO au théâtre d’Orléans du 5 au 8 novembre 2020. Son spectacle est une magnifique digression organisée, allant de l’onirisme à l’humour hilarant. notre discussion avec lui est à l’image de son spectacle. alors, nous retranscrivons pour vous nos digressions d’un vendredi matin ensoleillé.
Dans votre spectacle il y a un véritable amour des mots, vous décortiquez certaines expressions biscornues françaises. Pouvez-vous nous parler de ce rapport particulier à la langue ?
Je la trouve riche notre langue. Je ne sais pas comment théoriquement j’aborde tout ça. Mais je la trouve belle, très drôle. La langue française a pour moi du sens, elle a aussi de la sonorité, elle est truffée de nuances.
Le choix de certains mots surprend, fait rire, émeut, parce qu’on a choisi ceux là et pas d’autres.
Concernant votre spectacle, pouvons-nous dire que la digression est un grand sujet chez vous ?
[Silence…]. Oui. J’aime bien. J’ai beaucoup de mal à me dire tiens il faut poser une fenêtre sur ce mur, ne pas voir le mur autour, ne pas regarder plus loin et la toiture comment elle est de l’autre côté. C’est important, ça m’aide. Ça a l’air d’être une grande déconcentration, c’est mon déroulement de pensée. Dans mon spectacle je parle de la force, de la vulnérabilité, de la performance et de l’incapacité qui donne les couleurs principales et autour de ça et bien je m’amuse !
Guy, Catherine et Liliane, vous aimez le costume. D’où vient cet amour pour ce dernier ?
Il se trouve que j’aime ça. Et il se trouve que très ludiquement, mon métier c’est aussi de proposer des personnages. Ça vient aussi beaucoup du théâtre. À l’époque ils étaient costumés, maquillés, perruqués, transformés… C’est super dans le jeu d’acteur, quand on aime bien se mettre dans une enveloppe qu’on fabrique et bien ça fait partie de l’illusion, tout en restant sincère. C’est une alchimie hyper agréable à trouver. Et puis, il y a quelque chose de l’enfance et de l’amusement aussi !
Acteur, réalisateur, humoriste, maître de la 70ème cérémonie à Cannes et l’année dernière à Orléans pour Cannes 1939. Avez-vous envie d’explorer de nouvelles disciplines artistiques ? Et d’ailleurs quels sont vos prochains projets ?
Artistiquement, je ne suis pas rassasié ! J’ai envie de faire de la danse, de la musique… En ce moment j’écris, un format que je ne connais pas, je le fais avec passion, amour et intérêt. Le 2 décembre sortira en salle Cinquième Set, un film de Quentin Reynaud, avec à l’affiche Kristin Scott Thomas. C’est l’histoire d’un ancien champion, j’incarne Thomas Edison convaincu, malgré les blessures qui l’ont affaibli et la limite d’âge qui le guette, qu’il n’est pas encore définitivement perdant sur terre battue. Le réalisateur est le premier historiquement à avoir créé une fiction à Roland Garros.
La sélection culturelle d’Alex Lutz
Livre : Les années d’Annie Arnaud et Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu
Film : La vie est belle de Roberto Benigni
Série : Les Sauvages sur Canal+
Musique : Aria de J.S Bach – Richard Galliano à l’accordéon
Citation : « Dans un monde sans poésie les rossignols se mettraient à roter », Proust
Expression : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »
Informations :
> Du 5 au 8 novembre 2020
> CADO – Théâtre d’Orléans
> 19h
Découvrir l’interview d’Haroun sur scène à l’espace Béraire le 1er décembre